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Histoires de BMW : la Série 8 (E31) cabriolet aurait pu voir le jour

Dans la production BMW, il est impossible de ne pas aimer la Série 8 E31, coupé iconique et statutaire. Ce dernier aurait pu voir le jour en version cabriolet, mais le projet fut abandonné.

BMW avait l’idée de décliner la Série 8 en cabriolet

La Série 8, dessinée par Claus Luthe et Klaus Kapitza, est commercialisée à l’automne 1989. L’avant de ce coupé était un clin d’œil à la M1, tout en héritant des gênes de la BMW Série 6 (gamme E24). Mais elle était plus grande et plus chère que sa devancière. La Série 8 n’était disponible qu’en version coupé et ses principales concurrentes étaient les coupés C126 et C140 de la Mercedes-Benz Classe S. Des prototypes pour une version cabriolet ont été développés, tout comme une déclinaison M8.

Commercialisé dès mai 1990, le coupé Série 8 a la lourde tache de succéder à la Série 6. BMW procède ainsi à une montée en gamme de son coupé phare, avec les États-Unis comme marché visé. C’est même ce marché qui sauvera en partie les ventes, car rapidement les commandes s’effondrent. Malgré un bon démarrage en 1990, les ventes plongent rapidement dès 1992. Elles seront même confidentielles à partir de 1998 puisque le modèle n’était plus distribué aux USA. La production cessera donc en 1999.

Un joli coupé, boudé par la clientèle

Le coupé subira quand même les critiques des clients les plus fidèles de la marque, à cause de son design. Certes, la Série 8 présente bien, offre des lignes tendues, mais ne dispose pas des quatre phares ronds à l’avant. Au contraire, ces derniers sont escamotables, petite coquetterie de l’époque, mais que certains associent trop à une Opel Calibra, par exemple. Néanmoins, sur le plan technique, elle introduisait des équipements inédits comme le train arrière à cinématique active AHK, le dispositif anti-patinage ASC+T et le contrôle dynamique de comportement DSC. Et en première mondiale, il y avait également le système de câblage par multiplexage pour centraliser la circulation des données.

La Série 8 est l’incarnation de toute la démesure des années 90 mais si essentielle pour démontrer son savoir-faire. BMW avait dans l’idée de lui greffer son prestigieux moteur V12, inauguré par la Série 7 en 1987. Elle était disponible avec deux motorisations. Le V8 4,0l (et plus tard 4,4l) de 286 ch, puis le V12 5,0l (5,4l et par la suite et 5,6l) de 300 ch (326 ch et 380 ch). Longue de 4,78 m et affichant de 1 780 à 1 960 kg, 30 621 exemplaires au total seront produits.

L’habit ne fait pas le moine

Mais dès le début de la conception de ce coupé, une version cabriolet fut imaginée. La BMW 850i Cabrio était même à un stade très avancé, puisque quelques prototypes ont été assemblés. Mais rapidement le projet sera abandonné. Un seul modèle en rouge (Brillant Red, code 308) est actuellement exposé au musée BMW à Munich. Il existe deux autres versions SGS-Koening en blanc et une NCE nacrée.

Jean Michel Juchet (ancien directeur de la communication internationale chez BMW) a vu une Série 8 E31 cabriolet blanche lors d’une visite du FIZ (centre de recherche de BMW à Munich), il y a 20 ans.  » Il semble que BMW avait réalisé 2 ou 3 prototypes. A cette époque, aux alentours de 1992-93, nous étions au cœur d’une violente crise économique qui avait sérieusement affecté le marché automobile. La grosse bulle spéculative sur les voitures de sport et de luxe a donc explosé. »

« On se rappelle, autour de 1990-91, des bons de commande des Testarossa, 850i, XJ220 etc. Ces modèles se revendaient souvent 50 % au-dessus du prix du neuf. Une 850i commandée en juin 1990 n’était livrable qu’en 1993…. Le retournement du marché combiné à quelques difficultés de développement liées au poids et à la rigidité ont conduit le Board de BMW à abandonner le projet de cette version Cabrio, pourtant prometteuse et magnifique ! »

Quand la conjoncture annule un projet

Ce projet mort-né a subi les conséquences d’une conjoncture économique défavorable à sa commercialisation. Craignant que la Série 8 cabriolet ne connaisse pas un succès commercial suffisant pour justifier ses coûts de développement, BMW renonça au projet. BMW a essayé de garder secret le plus longtemps possible cette version cabriolet de la Série 8 E31.

C’est une décision sage, mais qui aura pu profiter à l’image de marque. Si ce cabriolet Série 8 avait été commercialisé, on aurait eu le plus beau cabriolet de la production automobile. Et même s’il fut développé avec le puissant V12, un version moins onéreuse avec le V8 aurait pu être étudié. Et aujourd’hui, avec l’intérêt et la spéculation sur les modèles classiques, on vous laisse imaginer comment cette Série 8 cabriolet pourrait encore attirer les foules.

Texte : G. ANGLEVIEL
Photos : BMW Press et P. HORTAIL

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