Dr Guldner : « Etre leader en matière d’innovation et impulser le changement »
Interview du Docteur Jürgen Guldner, Directeur général du programme Hydrogen chez BMW.
Dans le cadre de notre essai de la BMW iX5 Hydrogen, nous avons échangé avec le Docteur Jürgen Guldner afin de nous projeter dans le futur et comprendre comment la marque envisage le déploiement et l’utilisation de cette énergie pour une mobilité durable.
BlogBMW.fr « Comment et pourquoi BMW mise sur l’hydrogène ?«
Dr Guldner : « Notre stratégie est toujours d’être leader en matière d’innovation et d’impulser le changement. Nous développons l’ensemble du système nous-mêmes mais nous travaillons en collaboration avec Toyota dans le domaine de l’hydrogène et les cellules que nous utilisons proviennent de Toyota. Nous sommes partenaires avec eux pour tout le développement. Des ingénieurs de chaque entreprise se rencontrent chaque semaine. Mais nous voulons maîtriser cette technologie afin d’être un leader dans ce domaine et dans celui dans la mobilité. Nous pensons que l’avenir sera celui de la mobilité électrique. Et nous avons déjà prouvé que nous sommes leaders dans les voitures électriques depuis plus de 10 ans. Nous voulons également être un leader dans les voitures électriques à hydrogène car cela correspond bien à notre marque. »
Vous avez dit que cette technologie pourrait être utilisée sur des bateaux ou des camions. Cela signifie-t-il que BMW envisage de pénétrer ces marchés à l’avenir ?
Dr Guldner : « Non. Non. Parce que nous sommes une entreprise automobile. Nous fabriquons des voitures et des motos. Mais nous ne fabriquons pas de camions. Nous ne fabriquons pas de bateaux. Mais nous fournissons la solution pour les voitures. Cette technologie pourrait être utilisée pour les camions. Je pense que l’échelle est importante pour nous. Je veux dire, plus il y aura d’acteurs du marché utilisant les mêmes composants que nous, plus les coûts diminueront.
Bon nombre des composants que vous voyez ici proviennent de fournisseurs. Mais nous développons le système. Nous fournissons les spécifications pour chaque pièce individuelle. Nous assemblons le système. Les fournisseurs peuvent vendre ces composants aux entreprises de camions. Par exemple, les capteurs, les vannes, les tuyaux, le compresseur, le filtre à air. Tous ces composants peuvent être utilisés sur des camions. ou des moteurs marins. C’est un point très important. »
La compétition pourrait-elle vous aider à développer ce type de technologie ?
Dr Guldner : « C’est difficile à dire, car pour la compétition, il serait peut-être préférable d’utiliser un moteur à combustion fonctionnant à l’hydrogène, car il a une densité de puissance plus élevée. La consommation n’est pas importante en compétition car on peut ravitailler très rapidement. Nous n’avons pas encore vu de courses de voitures à pile à combustible car il faudrait alors avoir beaucoup plus de piles à combustible dans la voiture pour avoir une puissance maximale.
La course automobile nécessite une utilisation totalement différente de la conduite normale car vous avez besoin de haute puissance en permanence. Avec la pile à combustible pour les voitures particulières, vous utilisez beaucoup moins de puissance en moyenne. Vous avez besoin de la puissance maximale pour accélérer, mais vous n’utilisez pas la puissance maximale en permanence. Donc la course automobile n’est pas l’application idéale pour la pile à combustible en raison du profil de conduite »
La Formule 1 envisage l’utilisation de l’hydrogène. Cela signifie que BMW pourrait revenir en Formule 1 ?
Dr Guldner : « Je ne sais pas si nous retournons en Formule 1. Mais je pense que nous devrons travailler sur les raisons d’un tel retour si cette piste était envisagée. »
Pourquoi avoir abandonné la piste du moteur thermique à hydrogène ?
Dr Guldner : « Parce que l’autonomie est bien moindre qu’avec une pile à combustible. Dans la BMW iX5, nous avons une autonomie de 500 kilomètres, alors qu’avec un moteur à combustion, vous auriez 300 kilomètres. Et vous pouvez vendre une voiture avec 500 kilomètres d’autonomie, mais pas une voiture avec 300 kilomètres. De plus, nos futures architectures de véhicules seront électriques comme la BMW iX, et nous voulons avoir une architecture qui prenne en charge les voitures électriques à batterie et les voitures électriques à hydrogène. Le moteur à combustion est une technologie à part entière. »
Vous n’abandonnez pas le moteur thermique ?
Dr Guldner : « Nous servirons tous les pays et nous améliorons constamment les moteurs à combustion pour les rendre de plus en plus performants, car il y a encore du travail à faire. Nous suivons les marchés et les réglementations. Donc, oui, le moteur à combustion sera toujours là et nous les combinons en tant qu’hybrides légers, nous les avons en tant qu’hybrides rechargeables, nous travaillons sur tout le spectre, mais pour la technologie de la pile à combustible ou la technologie de l’hydrogène, nous utilisons la pile à combustible car elle est bénéfique du côté électrique. »
ITW : P HORTAIL