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Vincent Salimon : « Nous vendons plus de BMW en 2023 qu’en 2019 »

Dans le cadre de la présentation de la Neue Klasse, à Munich, nous avons rencontré Vincent SALIMON, Président du directoire de BMW France. L’occasion de faire un point sur la marque

Salimon : « nous vendons plus en 2023 qu’en 2019 »

BlogBMW.fr: « Le marché de l’automobile neuve se porte bien… et BMW aussi ? »

Vincent SALIMON : « Le marché du véhicule neuf, au global, depuis le début de l’année, à fin août 2023, est en hausse de 16,6%. Mais cette donnée est basée sur des chiffres 2022 qui n’était pas une année exceptionnelle avec un volume global aux alentours de 1,6 million de voitures. Il faut se souvenir qu’à une époque le marché français tournait autour de 2 voire 2,2 millions d’immatriculations par an. Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir comparer l’évolution par rapport à 2019, avant la période de la pandémie, et avant tous les soucis qu’a rencontré le monde automobile. Et là le marché est un peu différent car il est à -23%.

C’est là qu’on voit le succès des stratégies de certains constructeurs ou de chaque constructeurs qui ont réussi à mettre en place une politique d’approvisionnement et de partenariats avec les fournisseurs permettant d’assurer une continuité de production ou une reprise de production la plus rapide possible. Et c’est ce qu’à fait le BMW Group puisque dans un marché de -23% entre 2019 et 2023, à fin août, BMW est à +2% et MINI aussi. Donc on voit bien que nous, contrairement au marché en général et, Philippe, je vous laisse regarder les chiffres de chaque constructeur, BMW vend en France plus de voiture en 2023 qu’on 2019. Et on est vraiment un des rares constructeurs à le faire. 

En plus, on le fait essentiellement sur les segments vertueux : 83% de nos ventes se font à des particuliers ou des entreprises et 17% à des loueurs de courte durée et en véhicules de démonstration. 

Donc on est leader du segment premium à fin août, avec beaucoup d’avance par rapport aux suivants. »

BlogBMW. fr « La gestion de l’approvisionnement n’est pas la seule raison de ce succès… »

Vincent Salimon : « Non en effet. Il y a le dynamisme et l’investissement de toutes les équipes. Nous menons des actions marketing, on a une maîtrise du tunnel de vente qui est vraiment très forte et très puissante pour le BMW Group en France.

La troisième raison, c’est la qualité de la gamme, la qualité des produits. Nous avons des produits qui collent exactement à la demande des particuliers et des entreprises. Quand on regarde des évolutions des marchés, on voit que pour les particuliers, ça reste un peu compliqué car ils hésitent sur le choix de la motorisation. Le coût de la vie et le pouvoir d’achat peuvent aussi poser un certain nombre de questions, même si elles sont moindre sur le segment des constructeurs premiums que sur celui des généralistes. 

BMW fait est à peu près 60 % de ses ventes à entreprises. Il faut savoir que, avec les loueurs longue durée, et c’est une référence en terme de performances, nous faisons plus du double du volume que nos deux concurrents principaux réunis. 

Donc, c’est vraiment la force de nos équipes et la confiance que nous accordent le marché et nos clients par rapport à une gamme qui correspond à leur demande qui font que la dynamique est très bonne. Nous comptons continuer comme cela dans les mois et les années à venir. »

BlogBMW.fr « Ce succès s’explique aussi par une politique de LOA agressive, volontariste… »

Vincent Salimon : « Je ne peux pas vous laisser dire que nous avons une politique agressive. En revanche nous avons une politique peut-être volontariste. 

On a augmenté nos prix comme chaque constructeur, comme chaque intervenant sur le marché a augmenté ses tarifs, mais on a pu limiter cette augmentation de tarifs par une augmentation des valeurs résiduelles permettant d’assurer un coût d’utilisation compétitif. 85% de nos ventes, c’est de la location.  On fait cela depuis très longtemps, depuis 2003.  Il y a plus de 20 ans qu’on le fait. Donc on a beaucoup de recul sur la valeur résiduelle, la valeur de la reprise et les évolutions du marché de l’occasion. 

Cela nous permet d’ajuster les valeurs résiduelles en conséquence et, malgré la hausse des taux, puisque les taux bancaires ont augmenté, on a pu limiter cette augmentation parce qu’on a confiance en nos produits, on a confiance dans la valeur future de nos produits. 

On a des systèmes de reprises centrales qui font que finalement quand on vend neuf un diesel à Paris, on peut très bien le revendre d’occasion en province, plus tard si les diesels sont un jour interdit d’entrer dans Paris. Donc on a la possibilité de rester compétitifs en terme d’offres de location. »

BlogBMW.fr « Ici, à Munich, le futur de la marque se dévoile tout doucement avec la Neue Klasse. Que retenez-vous de cette présentation ? »

« Ce que je retiens, c’est qu’on ouvre un nouveau livre de l’histoire de BMW. C’est plus qu’une évolution, ce n’est pas juste un nouveau chapitre comme l’a dit Oliver Zipse. C’est vraiment une transformation de l’entreprise. Mais ce qui me frappe le plus, c’est que c’est une transformation dans la continuité du développement de la stratégie du BMW Group. 

Le BMW Group évolue depuis la mise en place de la stratégie Number One qui date de 2008. La première direction du développement durable du groupe a été créée en 1973, il a 50 ans… C’est cette continuité qu’on vit aujourd’hui. Pourquoi ? Parce qu’en fait, la Neue Klasse est basée sur la stratégie des trois piliers que sont le circulaire, le digital et l’électrique. C’est le développement du groupe depuis ces dernières années. On sait que l’électrique, on l’a lancée, il y a 10 ans, avec la BMW i3. Donc on était largement présents. Même si en parallèle on a continué à investir sur l’hydrogène. 

On a aussi investi beaucoup dans l’hybride rechargeable, parce qu’on savait qu’on n’avait pas les infrastructures de recharge. Il était important d’avoir des alternatives. L’électrique, qui fait partie de la stratégie du BMW Group, continue avec la Neue Klasse et passe même à une étape supérieure puisqu’on rentre dans la 6ème génération des batteries électriques BMW avec les batteries cylindriques qui permettront d’avoir 30% de temps de recharge en moins, 30% d’autonomie en plus et 25% d’efficience en plus. 

Donc c’est cette continuité qui me frappe. C’est-à-dire qu’on n’est pas en train de prendre un virage. On est en train de continuer pour aller plus loin dans le développement de l’électrique, dans le développement du digital. Quand je vois le BMW Panoramic Vision qu’on est en train de présenter sur notre Neue Klasse, c’est une continuité de l’affichage tête haute, qu’on a présenté il y a quand même déjà plus d’une décennie. Avec un i-Drive qu’on a lancé il y a plus de 20 ans sur la BMW Série 7, on est toujours dans cette continuité. 

Et l’approche circulaire fait aussi partie de notre vision depuis de nombreuses années puisque que la BMW i3 utilisait déjà beaucoup de matières secondaires. On continue à travailler sur cette stratégie pour pouvoir faire en sorte d’assurer une mobilité plus responsable, plus durable pour les années à venir en protégeant la planète, notre environnement, mais en répondant aux besoins de nos utilisateurs. 

Cela fait 30 ans que je suis dans le groupe et je n’ai jamais été autant convaincu par une stratégie mise en place par mon employeur, par mon groupe. Et les enjeux, je trouve qu’ils sont encore plus renforcés par l’implémentation de cette vision sur la totalité des marques du groupe avec la nouvelle MINI mais aussi chez BMW Motorrad. Quand on voit le succès du CE 04, notre scooter 100% électrique, et le CE 02 qui est en train d’arriver, je me dis que, vraiment, la stratégie du BMW Group est dans la bonne direction et on peut être confiant »

Interview et photos : Philippe HORTAIL

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