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Retour sur les années Dakar avec BMW d’Hubert Auriol

En plein Dakar, un grand homme nous a quitté. Hubert Auriol aura marqué de ses initiales un nombre de victoires conséquentes sur l’épreuve légendaire du Paris Dakar. Pour lui rendre hommage nous avons fait appel à Jean Michel Cavret, Directeur BMW Motorrad France de 1989 à 2010.

Hubert Auriol avait 68 ans. Pilote moto émérite, c’est en 1979, qu’il tente pour la première fois de relever le défi du Paris-Dakar. Après une première année de mise en bouche, Hubert Auriol rejoint le team BMW. Il est persuadé qu’il faut une moto rapide et très puissante pour relever le défi des terres d’Afrique. La BMW 80 G/S sera son cheval de bataille.

BMW Moto, les prémices de la course

Il faut savoir que dans les années 60, les motos BMW étaient distribuées en France par un importateur qui était dans le 17ème arrondissement, boulevard de Courcelles. Au début des années 70, Munich décide donc d’ouvrir sa propre filiale Moto en France. Sur un seul étage d’un immeuble de Bagneux, le nouveau patron de l’époque, Jean Pierre Bailby, qui venait de chez Honda, est en charge avec Jean Michel Cavret du développement de la marque BMW Moto en France. Dans le même temps, en face du siège de BMW se trouvait Arcueil Motor, célèbre garage moto dont le patron Bernard Grenier de Monner, un grand pilote moto de l’époque s’est intéressé très vite aux motos BMW. Grand amateur de Trials « Nanar » avec l’aide du légendaire « Fenouil », commencèrent à préparer pour les courses tout terrain leurs BMW. Arriva par la suite le tout premier Paris-Dakar en 1979 et la première BMW d’usine (BMW Allemagne) pilotée par Fenouil lui-même prenait le départ.

L’arrivée d’Hubert Auriol chez BMW

Ce n’est qu’en Juin 1980, à la présentation de la BMW R80 G/S à la cité des papes à Avignon, qu’Hubert Auriol fait connaissance avec la marque. BMW « France » décide alors d’engager des motos usines au Paris-Dakar.

La BMW 80 G/S est bien née. Forte de 55 ch pour seulement 150 kg, le flat twin se joue des pièges du sol africain. Pour le Dakar celle est équipée d’un réservoir de 42 litres et subit une préparation spécifique du bavarois HPN (réservoir, suspensions etc…)

Hubert Auriol ne gagnera pas en 1980, la faute à une erreur qui deviendra une anecdote dans le temps, puisqu’il décidait de se faire rapatrier au bivouac par un taxi brousse ! Interdit par le règlement, il se verra logiquement disqualifié. 

 

C’est en 1981 donc que la BMW 80 G/S et les diverses améliorations apportées, brillera au Dakar. C’est un Hubert Auriol déchainé qui passe la ligne d’arrivée sur les berges de Lac rose au Sénégal. Une première victoire qui en amènera une seconde ! En 1983 après une casse l’année précédente qui voyait son « ennemi de toujours » Cyril Neveu remporter la victoire, Hubert Auriol passe une nouvelle fois la ligne d’arrivée en tête au guidon d’une BMW R80 G/S toujours plus affutée. Cette fois la BMW est équipée d’un flat twin porté à 980 cm3. Elle développe 70 ch. et après 12000 km de course, la R80 G/S rentre dans la légende, ainsi que son pilote !

Les succès répétés au Dakar de BMW (6 victoires) ont tout du long su donner leurs lettres de noblesse aux motos BMW prouvant une nouvelle fois cet adage « « QUI GAGNE LE DIMANCHE, VEND LE LUNDI ».


Auriol l’africain

Après sa victoire en 1983, Hubert Auriol est surnommé l’Africain. Son allure de gentleman et son sourire de cinéma ne cachent en rien son esprit de bon vivant. Comme nous raconte Jean Michel Cavret, lors de la réception organisée au Paradis Latin suite à sa victoire en 1981, Hubert Auriol a rempli gaiement un seau de glace afin de le déverser sur la tête du Président de BMW France. Ambiance ! L’aventure Dakar continuera pour lui encore quelques années à moto puis en auto où il deviendra le premier pilote à remporter le Paris Dakar sur 2 et 4 roues. Hubert Auriol deviendra en 1994 l’organisateur du Dakar et ce pendant 9 ans, jusqu’en 2004. Le 10 janvier dernier, Hubert Auriol s’est éteint d’un accident cardio-vasculaire suite à un long combat contre la maladie. Vous savez ce que l’on dit ? Les légendes ne meurent jamais.


Merci à Jean-Michel Cavret pour ses anecdotes et son amabilité. 

Rédaction : Michael TERESI

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