Déclinée en Art-Car… et même concept-car
En 1987, la M3 devint Art Car. Ken Done, artiste australien, l’habilla de couleurs solaires, rappelant la plage et la mer. Une ode roulante à la joie de vivre. En 1989, Michael Jagamara Nelson, artiste aborigène, transforma une M3 noire en fresque vivante. Émus, kangourous et paysages vus du ciel prenaient forme à travers son pinceau, transposant la tradition des “dreamings” ancestraux sur une carrosserie de course. Deux Art Cars devenues mythiques.



En 1986 naquit un ovni : la BMW M3 Pickup. Ce n’étaient pas seulement les clients qui furent séduits par ses qualités dynamiques. Au sein même de BMW Motorsport, certains y virent le véhicule idéal pour transporter outils et pièces dans l’enceinte de Garching, près de Munich. Il ne fallut guère de temps pour concrétiser l’idée. Sur la base d’une carrosserie de BMW Série 3 Cabriolet, les techniciens créèrent un étonnant pick-up. « Nous avions ce modèle disponible en parfait état, et puis sa structure renforcée le rendait idéal pour une telle transformation », se souvient Jakob Polschak, chef des prototypes et ateliers de BMW M depuis plus de quarante ans.
Cette première M3 Pickup ne reprenait pas les ailes élargies de l’originale. Elle utilisait la carrosserie plus étroite d’une Série 3 classique. Côté moteur, elle débuta avec le quatre-cylindres deux litres de la version “italienne” de la M3, limité à 192 ch pour des raisons fiscales. Plus tard, elle reçut le 2,3 litres de 200 ch, digne du modèle de route. Pendant plus de vingt-six ans, ce pick-up singulier accomplit ses tâches quotidiennes dans l’usine avant de prendre sa retraite il y a seulement quatre ans.



Polyvalente et endurante…
La longévité de ce véhicule unique prouve que ces créations n’étaient pas de simples fantaisies d’ingénieurs. Au contraire, elles incarnaient l’esprit BMW M : des automobiles performantes, façonnées pour répondre à un usage précis. Mieux encore, elles servaient d’outil pédagogique. « Nos apprentis, stagiaires et jeunes diplômés participaient à la construction de ces prototypes », explique Polschak. « Ils acquéraient ainsi une expérience précieuse tout en nous libérant des ressources. Un vrai cercle vertueux. »
Près de 18 000 M3 E30 furent produites, coupés et cabriolets confondus. Vendue 58 000 marks allemands à ses débuts (96 447 Frs à l’époque), elle culminait à 85 000 marks en Sport Evolution (141 000 Frs). Chaque exemplaire incarne aujourd’hui l’origine d’une légende : M et 3, devenus un mythe planétaire. Une signature qui continue de faire vibrer les passionnés aux quatre coins du monde.













