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Vécu : Essai BMW 325 iX avec Daniel Balavoine

Décembre 1985 fut un mois rigoureux et neigeux. BMW nous avait donné rendez-vous à Biarritz pour essayer la nouvelle BMW 325 i en version 2 et 4 roues motrices baptisée iX. Le dimanche soir, au dîner dans un hôtel de Biarritz fondé par l’ancien champion cycliste Louison Bobet qui fut le précurseur de la thalasso en France, nous eûmes la surprise de nous retrouver avec le chanteur Daniel Balavoine. C’était une grosse vedette de la chanson. Nous apprîmes qu’il habitait en partie à Biarritz et possédait des parts dans une concession BMW de la région. C’était un type brillant et attachant, engagé et enragé.

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Née début 1983, cette dernière Série 3 (E30) était partie dans la vie avec une sale réputation. Celle d’être moins réussie que la précédente autant au plan esthétique qu’aérodynamique que mécanique. Bref, la presse spécialisée sportive, style Echappement, Sport auto et Auto hebdo ne l’avait pas ménagée dans ses critiques !

La nouvelle 325 i gommait en partie ces défauts avec un moteur plus puissant (170 ch) et une motricité améliorée qui était alors le point faible des voitures à l’hélice .

P90068189Décembre froid et neigeux disais-je. Ce sont sur les routes enneigées d’un col espagnol situé près de la frontière que j’ai pu tester la version intégrale iX équipée de 4 roues motrices. Sur la neige, elle se révéla beaucoup plus sûre et bien plus efface que la 2 roue motrices mais aussi plus coûteuse de 30 000 francs de l’époque ce qui n’était pas rien et qui doit, au pif, correspondre à 10 000€ actuels ! Une 325 iX coûtait 160 000 francs ce qui équivaut à environ 50 000 € qui est le tarif d’une Série 3 haut de gamme de 2012. Mais à cette époque tout était en option chez BMW à des prix surréalistes comme les jantes en alliage, la climatisation et même la direction assistée et l’ABS. 25 ans, c’est déjà un autre temps.

Le coéquipier pilote de Balavoine (son associé) ayant fait une sortie de route sur la neige abondante, j’ai hérité du chanteur comme coéquipier. Je ne me souviens plus du tout si c’est lui qui conduisait ou moi. Au sein de l’habitacle sobre de la 325 nous avons devisé sur sa carrière lancée par Starmania, sur sa dernière chanson l’Aziza, sur sa récente prestation aux Victoires de la Musique, sur son prochain Paris Dakar au coté de Thierry Sabine, de son engagement politique et de son action humanitaire (pompe à eau pour l’Afrique) et Resto du Cœur. C’était un type bien mais rugueux et écorché vif.

Le soir avant de reprendre l’avion pour Paris, nous nous sommes quittés à la concession. Dans un petit bureau, il appelait Canal Plus pour savoir où en était l’Aziza au Top 50. Mal partie. Elle patinait à la 40eme place ! Quelques jours plus tard, le 15 janvier, avec quelques autres journalistes, au Maroc, lors des essais du cabrio 205, nous apprîmes son décès survenu lors du crash de l’hélicoptère avec Thierry Sabine et deux confrères au Paris Dakar. Un mois de janvier chaud mais triste. Sa mort a eu un énorme retentissement car Balavoine était déjà plus qu’un chanteur mais déjà le symbole de l’antiracisme et de l’engagement de soi. Quelques jours plus tard, l’’Aziza était première au Top 50.

Texte : Patrice Vergès

Photos : BMW Press.

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